À la fin de l’année dernière, edpnet semblait en proie à de graves difficultés financières, avec une dette de près de 9 millions d’euros. Aucun accord n’ayant été trouvé avec les créanciers, le tribunal a décidé de vendre edpnet. Certains intéressés ont fait des offres, comme Orange et Citymesh. Mais c’est finalement Proximus qui aurait fait l’offre la plus alléchante. Cela permettra peut-être à ce géant des télécoms de poursuivre son expansion. « Peut-être », car l’affaire n’est pas encore dans le sac. Nous y reviendrons plus tard.
Un nouveau changement dans le paysage
Edpnet reste certes un petit acteur sur le marché belge des télécoms, avec 46 000 abonnés à l’internet fixe et 20 000 abonnés à la téléphonie mobile. Juste à titre de comparaison : Proximus compte pas moins de 2,2 millions de clients fixes et 4,8 millions d’abonnés mobiles. Mais il s’agit bien d’une acquisition de plus, après le rachat de Mobile Vikings et Scarlet par Proximus.
Par ailleurs, ce (quasi-)rachat est loin d’être le seul changement imminent sur le marché. La Commission européenne vient en effet d’approuver la reprise par Orange de VOO et Brutélé. Telenet pourra à son tour offrir l’internet et la télévision dans toute la Wallonie.
Tuyau : Vous pouvez changer d’opérateur sans aucun problème via ‘Easy Switch’.
Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
La première réaction de Test Achats n’est pas vraiment positive. Selon l’association des consommateurs, la consolidation du secteur a un effet négatif sur la concurrence et donc sur votre facture télécom. « Une filiale de Proximus peut maintenir le prix de ses abonnements à un niveau inférieur à celui de la concurrence parce qu’elle a derrière elle un groupe puissant pour combler les lacunes financières. »
L’Autorité belge de la Concurrence a fini par ouvrir une enquête sur Proximus et sur un éventuel abus de sa position dominante. « En effet, il existe des indices sérieux d’entraves significatives à la concurrence », a déclaré l’ABC. Auparavant, le chien de garde fédéral des télécoms, l’IBPT, avait déconseillé le rachat en raison de son impact négatif sur la concurrence.
Cette menace de restriction de la concurrence est également la raison pour laquelle la Commission européenne a ouvert une enquête sur l’accord d’acquisition de VOO par Orange. La Commission craignait que le rachat ne fasse passer le nombre d’opérateurs en Wallonie de trois à deux et ne réduise considérablement la concurrence.
En fin de compte, la Commission a accepté le rachat parce qu’Orange et Telenet se donneront mutuellement accès à leurs propres réseaux de fibre optique. Telenet a ainsi accès au réseau de VOO à Bruxelles et en Wallonie, ce qui permet à l’entreprise de Malines de devenir un acteur national.
Tous les opérateurs télécom belges et leurs produits en un coup d’œil ?Nous vous proposons une vue d’ensemble.
Et il ne resta alors plus qu’un seul opérateur indépendant…
Il s’agit de Youfone, un opérateur néerlandais qui, jusqu’à présent, ne vend que des abonnements GSM en Belgique, via le réseau de Proximus. Youfone prévoit toutefois de proposer également l’internet fixe chez nous, mais sans option pour la télévision ou la téléphonie fixe. On ne sait pas encore quand cette offre se concrétisera.
Vous êtes un consommateur de données limitées ? Youfone propose actuellement l’abonnement GSM le moins cher du marché.
En fin de compte, la seule véritable concurrence pourrait venir de Citymesh et de l’opérateur roumain DIGI, selon Test Achats. Avant l’été 2022, les deux entreprises ont créé la surprise en remportant ensemble une licence pour construire un réseau 5G. Mais DIGI travaillerait également sur une offre d’abonnements télécom mobiles et fixes, afin d’attaquer les grands opérateurs télécom belges. Un secteur où DIGI veut casser les prix et diminuer votre facture télécom. À suivre dans le courant de l’année ou en 2024, lors du lancement de DIGI.